Votre navigateur est obsolète! Essayer d’ouvrir cette page web sur un autre navigateur.
Aller au contenu

l’édito de la saison

Émilie Capliez et Matthieu Cruciani © Jean-Louis Fernandez
Émilie Capliez et Matthieu Cruciani © Jean-Louis Fernandez

De l’administration aux relations publiques, de la production à la technique, la Comédie de Colmar, c’est une équipe de 26 personnes qui travaillent quotidiennement pour rendre possibles les nombreuses activités qui animent le théâtre.
Discussion entre l’équipe, le public et les directeur·rice·s Émilie Capliez et Matthieu Cruciani.

Le service communication. Vous les connaissez un peu : ils et elles sillonnent le territoire, vous accueillent les soirs de spectacles. Ils et elles inventent, vous rencontrent, vous informent. Leurs questions ?

Quelle idée directrice dessine cette saison ?

Nous l’avons rêvée à l’image de notre visuel de saison : agile, puissante, douce et mordante à la fois. Combative surtout. Et qui ne ronronne pas. Nous avons souhaité jouer de surprises et de multiplicité de désirs, de formes, d’esthétiques. Il y aura de la danse, du théâtre contemporain, Balzac et Racine, de l’opéra, de grandes fresques et de petits joyaux, de grands noms et de grandes promesses. Une comédie musicale, un champion olympique, Hamlet et Pauline Peyrade. De la science-fiction et des petits trains électriques. Des nonnes et de la pop musique.

Nous désirons que notre théâtre soit ouvert à tou·te·s. Mission accomplie cette saison ?

Oui ! La Comédie est vraiment un lieu de rencontre et de convivialité, grâce à des rendez-vous toujours surprenants ! Nous proposerons aussi une thématique théâtre et sport pour les ateliers de pratique amateur, nous lancerons la nouvelle édition d’Encrages et partirons à nouveau par les villes et les villages pour présenter des projets inédits. Grâce aussi à la présence de notre jeune troupe, les propositions continuent de foisonner à la Comédie de Colmar.

Le service technique. Toujours présent·e·s, jusque tard le soir, ils et elles montent, démontent, créent lumières, sons, espaces scéniques, partent sur les routes. Habillé·e·s de noir, ils et elles font en sorte que le spectacle advienne. Leurs questions ?

Quelques mots pour rêver déjà la création de Phèdre ?

Les amours. La folie. Les monstres fantastiques. Les dieux violents et des femmes en révolte. La mer. Le soleil. Les héros fatigués. La magie. Toujours la magie. Celle des poèmes, des temps passés et des corps présents.

Le Journal d’Hélène Berr, Les Fantasticks, les Heures lyriques, les pique-niques... Un désir d’aller plus loin avec nos voisins de l’Opéra national du Rhin ?

Un désir fort et partagé, car tout le monde gagne à cette amitié entre les deux structures nationales présentes à Colmar. Artistiquement, c’est passionnant d’oeuvrer à créer des rapprochements entre ces deux grandes familles des arts de la scène. Il n’y a pas en France d’autre exemple d’une coopération aussi étroite et fertile entre un CDN et un Opéra national. C’est une fierté commune.

Au service production-diffusion, on voit grand et loin. Productions, tournées dans toute la France et à l’étranger… on pense déjà à 2025. Parfois vertigineux, toujours excitant ! Leurs questions ?

La rentrée 2023 est riche de nombreuses créations et plusieurs spectacles seront toujours en tournée. Une manière d’affirmer les missions du Centre dramatique national ?

Oui, les CDN sont avant tout des lieux de création, des fabriques de spectacles, c’est ce qui fait leur singularité : cette saison, nous proposons pas moins de six créations imaginées et répétées à Colmar. C’est très joyeux de permettre ainsi au public d’assister à la naissance de projets qui vont ensuite sillonner la France et vivre le plus longtemps possible. Comme Une vie d’acteur qui tourne depuis quatre ans. La saison passée, un soir, nous avons eu cinq levers de rideau dans cinq villes différentes !

Dix-huit représentations à la Comédie de Quand j’étais petite je voterai. C’est une formidable opportunité pour qu’un spectacle rencontre son public. Vous allez proposer plus de séries ?

En effet, à partir de cette saison, nous faisons le pari de proposer des séries plus longues pour certains spectacles. C’est un mouvement qui nous semble important, car il permettra aux équipes artistiques de s’installer plus longtemps à Colmar et de laisser le temps au bouche-à-oreille de fonctionner. Et puis, c’est aussi une démarche qui s’inscrit dans une conscience des mutations écologiques que doit porter notre société.

Le service administration est incontournable pour gérer des équipes au travail, si nombreuses. Pour les accompagner humainement, techniquement, aider à tracer les lignes directrices. Leurs questions ?

Nous accompagnons de nombreux stagiaires, jeunes en formation, artistes en professionnalisation. Vous souhaitez maintenir ce lien ?

C’est fondamental pour nous de construire et de nourrir des liens avec les plus jeunes générations. Il y a dans nos théâtres des savoir-faire rares, qu’il est nécessaire de transmettre. Et pour nous et notre équipe, c’est un plaisir de rester au contact de ces nouvelles générations, d’apprendre de leurs doutes, de s’inspirer de leur énergie.

Nos actions sur le territoire sont multiples et nécessitent un engagement conséquent de l’équipe. Ce volet d’activités reste-t-il central dans votre nouveau mandat ?

Sans aucun doute. Il faut bouger. Sortir. Surprendre. Rencontrer. Ce sont ces tête-à-tête, en chair et en os, qui font notre force et notre nature. C’est une des plus belles parts du projet qui s’est inventé ici ces dernières années. Un endroit d’investissement fort, où tout fait profondément sens. C’est aussi la meilleure manière de défendre et d’incarner l’idée de service public de l’art et du théâtre.

Et vous, abonné·e·s, public fidèle, nombreux et enthousiaste la saison passée, quelles questions pour la saison prochaine ?

Denis. Comment faites-vous pour choisir une programmation au service de tou·te·s sans qu’elle ne soit ni trop érudite ni trop simpliste ?

C’est une vraie responsabilité. C’est très compliqué de « viser juste ». Chaque personne sort d’ailleurs de la salle avec un ressenti tout personnel. L’idée centrale n’est pas que chaque spectacle plaise à tout le monde. Mais que chacun puisse trouver un chemin dans la saison. Nous apprenons aussi au fil des saisons et nous écoutons beaucoup les retours qui nous sont faits.

Tout au long de l’année, des enfants participent aux ateliers de pratique théâtrale les vendredis. Eux et elles aussi ont des questions pour Émilie et Matthieu.

Shamsi, 10 ans. Est-ce que ce n’est pas trop difficile de gérer un théâtre en même temps que de mettre en scène des spectacles ?

Ça peut l’être, parfois. Mais nous sommes très bien entouré·e·s, toute une équipe travaille avec nous. Sans quoi ce serait simplement… impossible ! Et puis ce qui nous aide beaucoup aussi, c’est notre passion pour ces métiers. C’est un bon carburant, la passion !