Brundibár

Liberté et fraternité

Que peuvent des enfants et quelques animaux contre un tyran ? En unissant tout ce qu’ils ont d’intelligence, de ruse et de courage, les héros vulnérables de cette fable l’emportent sur ceux qui ont un pouvoir de vie et de mort. Jeanne Candel, artiste associée à la Comédie de Colmar, met en scène cet opéra pour enfants, créé dans un camp de concentration nazi, comme une puissante expression de la résistance.

En chantant dans la rue, Aninka et Pepícek tentent de gagner de quoi acheter du lait pour leur mère malade. Mais le tyrannique Brundibár étouffe leurs chants avec son orgue de barbarie. Avec l’aide des enfants des rues, d’un oiseau vif, d’un chat gourmand et d’un chien savant, les deux héros vont chercher à s’en débarrasser. Brundibár voit le jour en 1942 au camp de Terezín où le compositeur Hans Krása est interné, comme nombre d’artistes. Une fable portée par des mélodies simples, de poignants chœurs d’enfants et une orchestration originale – on pense à Kurt Weill et aux opéras de Britten – mêlant les ressources musicales alors disponibles dans le camp. Dans sa mise en scène, Jeanne Candel établit avec délicatesse une tension entre le contexte historique et la naïveté optimiste du conte. Deux enfants livrés à eux-mêmes, tels Hansel et Gretel, doivent affronter le pire. Des animaux libres et audacieux, tels ceux des Musiciens de Brême, les aident à résister. Résister, quelle qu’en soit l’issue !